Rapport à F. Hollande, Président de la République Française

87  le refus de considérer que la médecine et la société décident pour eux que la vie vaut ou non la peine d’être vécue.  l’accès au produit létal.  la liberté de choisir sa mort ou plutôt sa façon de mourir.  l’opposabilité stricte des directives anticipées.  le fait de ne pas être soumis à la sédation profonde inscrite dans la loi Leonetti en raison de l’inconscience créée et de la survenue d’une mort lente qui peut donner le sentiment de « loterie » en fonction des équipes hospitalières.  le refus de la discrimination selon les attitudes hospitalières et des médecins en demandant le recours protecteur de la loi.  le refus de « dépendre de l’humeur du juge ».  la liberté de dire « je veux mourir » qui permet paradoxalement de mieux vivre.  la grande sérénité apportée par le seul fait de la possibilité d’un choix ultime. Les partisans de l’euthanasie expriment de plus :  une méfiance vis-à-vis d’une loi qui protège plus le médecin que le malade.  le souhait de réduire la clandestinité de certains actes d’euthanasie en réduisant l’inégalité entre ceux qui trouvent un médecin compatissant et ceux qui n’en trouvent pas.  que les sédations et arrêts de traitement constituent des euthanasies hypocrites et qu’il n’y a pas de différence de nature entre ces différents actes,  que la rareté des demandes d’euthanasie rapportée par les médecins est due à leur absence d’écoute ouverte. Ceux qui s’opposent à l’euthanasie le font exceptionnellement au nom de raisons religieuses et surtout en demandant à l’Etat d’assurer l’égalité des droits, pointant le risque de discrimination des plus vulnérables qui ne bénéficieraient plus d’une protection a priori . S’ils reconnaissent la liberté de demander la mort, ils expriment :  la crainte que cela devienne une obligation pour les médecins parce qu’en pratique, la clause de conscience ne pourra jamais s’exercer.  que les mots d’« auto-délivrance », de « mort miséricordieuse », ne sont là que pour adoucir la violence du mot euthanasie.  que les commissions d’évaluation semblent avoir renoncé à évaluer la rigueur des critères utilisés en les cantonnant à une pratique a posteriori . Il s’agit donc d’un paradoxe, c'est-à-dire d’un renforcement du pouvoir médical qui ne se soumet pas à une instance d’évaluation rigoureuse, et en tout cas jamais à une évaluation a priori , avant l’acte.  que regarder la perte d’autonomie et la vieillesse comme une dégradation, peut conduire naturellement à penser à un geste euthanasique, encouragé par un souhait résigné des personnes.

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