Rapport à F. Hollande, Président de la République Française
84 2. LES RAISONS INVOQUÉES D’UNE LEGALISATION DE L’EUTHANASIE OU DU SUICIDE ASSISTÉ. « Je considère que ma personne est conscience entière, et que mon avis doit être respecté. Si le droit à la vie est le premier des droits de l’homme, le droit à la mort est le second : je décide de ma personne. » « Si vous comparez droit à liberté et droit à la vie, pour moi le droit à la liberté prime sur le droit à la vie. » « On doit tenir compte de ces personnes qui disent : « j’ai vécu mon comptant de vie ». » (Débat à Lille) « On devrait parler de la peine de vie comme on parle de la peine de mort. » (Débat à Montpellier) « Si j’exprime une demande de mettre fin à ma vie, je ne veux pas que quelqu’un juge que j’aurais pu me tromper. Je sais que je prends ce risque. La vie n’est faite que de ce type de choix. » (Débat à Nantes) Les expériences étrangères, dans leur diversité, ont suscité une bonne adhésion populaire, n’ont pas conduit à une destruction du système de santé, à des « hécatombes » de citoyens ou à la réalité de la pente glissante au moins visible. La loi a donné aux citoyens le sentiment d’un choix réel qui met en avant leur liberté et le respect de leur autonomie. Les ressources en soins palliatifs ont été augmentées et non réduites, accélérant même leur rapidité d’intervention et accroissant leur capacité d’accueil, comme si elles se sentaient mobilisées par les malades pour éviter ce choix. Les personnes malades, dans un tel contexte, abordent leur fin de vie avec plus de sérénité, moins d’angoisse, moins de culpabilité dans la mesure où elles ont le sentiment de pouvoir agir et de ne plus être tributaires du simple jugement médical. L’euthanasie demandée oblige à ce que la parole circule entre le médecin, le malade et sa famille. Elle instaure dans un cadre législatif précis une pratique souvent clandestine. Tant qu’une loi n’est pas adoptée, les situations d’hypocrisie et d’inégalités resteront présentes. Elle renouvellerait les relations avec le corps médical. 3. LES RISQUES EVOQUÉS D’UNE LEGALISATION DE L’EUTHANASIE OU DU SUICIDE ASSISTÉ « La loi Leonetti est récente, ne faut-il pas tout exploiter avant de rajouter une nouveauté qu’on ne saura pas plus utiliser ? » « Il faut se laisser du temps avant de légiférer. Il est important de faire vivre des espaces de réflexion, cette réflexion doit se poursuivre dans le temps. Nous avons la crainte qu’une loi maintenant coupe la réflexion. » « Si je dis que je vais mourir, l'angoisse me prend: « ils vont me tuer ». » (Débat à Lyon)
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