Rapport à F. Hollande, Président de la République Française

25 d’interventions, dans la durée, d’un grand nombre de professionnels, et la nécessité d’assurer le lien avec les aidants naturels – , une question essentielle à penser pour l’avenir de notre société, confrontée à l’augmentation du nombre de personnes dans ces situations dans un contexte économique contraint. Plus une situation est complexe, plus il importe de porter haut une vision d’ensemble, pour décliner dans le concret le franchissement des frontières (ville/hôpital, sanitaire/médico- social, entre les métiers, les financeurs, etc.), et donner à chacun le plein espace de sa responsabilité mais aussi l’envie d’œuvrer avec les autres. Modification des pratiques des professionnels ? Visée nouvelle pour les formations, les échanges d’information, la tarification, la place clef de la médecine générale, etc. ? Nouveaux modes opératoires pour les responsables des politiques publiques ? Oui, et radicalement ! Mais cette « médecine de parcours », cette solidarité entre malades et bien portants, signe de notre humanité en son propre, le vaut bien ! 3.2. LES QUESTIONS ECONOMIQUES « Les gens aisés peuvent avoir une fin de vie accompagnée de façon correcte contrairement ceux qui n’ont pas d’argent. » (Débat à Lyon) « On meurt comme a vécu : les inégalités de vie, les inégalités sociales se retrouvent aussi dans la fin de vie. » (Débat à Montpellier) « Les vieux qui ruinent la Sécu devraient avoir le devoir éthique de se supprimer lorsqu’ils deviennent une charge. » « Il faudrait demander aux personnes âgées de prendre en charge leur dépendance. » (Débat à Strasbourg) 3.2.1. LES INEGALITES SOCIO-ECONOMIQUES DU « MOURIR » Les conditions de la mort sont probablement l’une des conséquences les plus importantes et les plus insupportables de l’inégalité sociale. On sait en effet que la différence de niveau socio-économique entraine un gradient significatif en matière d’espérance de vie, et d’espérance de vie en bonne santé. La première cause de mortalité de cancer, dans notre pays, est un niveau socio-économique précaire, source de retard d’accès au système de soin, un retard au diagnostic, et donc un échec thérapeutique plus important. Mais ce différentiel ne saurait être compensé par une attitude spécifique vis-à-vis du mourir chez les personnes les plus précaires, comme s’il fallait attendre ce moment pour se préoccuper d’elles.

RkJQdWJsaXNoZXIy MTc5ODk=