Rapport à F. Hollande, Président de la République Française
23 Cette enquête a révélé des résultats très proches de ceux indiqués plus haut. Le plus insupportable est la douleur physique non soulagée (58%), suivie d’une souffrance morale intense (33%), et le fait que l’on décide à votre place (30%). Dans une situation de fin de vie insupportable, la « possibilité de vous faire mourir » recueille 32% d’avis favorables, et « le recours à la sédation » seulement 17%. 2.5. AU TRAVERS DES COURRIERS, PERSONNES ET ASSOCIATIONS (ADMD, CISS, APF, JALMALV, ASP ETC.) Enfin un courrier considérable nous a été adressé provenant le plus souvent de membres de l’ADMD, (la plupart sous la forme de lettres-type ou plus rarement de lettres plus individualisées) et d’associations militant contre l’euthanasie. Le journal Pèlerin a reçu un grand nombre de lettres de lecteurs qui nous ont été communiquées. Le président de la commission a pris contact personnellement avec des personnes en grande souffrance, qui soit lui avaient écrit, soit lui ont téléphoné. 3. DES RÉPONSES INADAPTÉES 3.1. LES INSTITUTIONS 3.1.1. LA RESPONSABILITE DES INSTITUTIONS De nombreux rapports ont cherché à proposer des réponses adaptées et des financements. Mais ces réponses sont toujours fragmentaires, sans liens entre elles, et de fait, peu attentives à la situation des personnes. Les financements sont opaques d’autant plus que les sigles des structures en charge changent sans cesse, ce qui permet de ne pas faire apparaître des diminutions de budget. Le cloisonnement des institutions mais aussi le cloisonnement très étanche des budgets rendent difficile voire impossible l’adaptation pourtant nécessaire aux évolutions du malade et de sa maladie. Face aux formidables changements dus aux avancées considérables de la médecine et aux améliorations de la santé, notre système de santé n’a pas évolué. Il reste scindé, quasi clivé, entre les champs sanitaires et sociaux, entre le secteur de l’hôpital et celui de « la ville », entre les institutions et le domicile. Les financements sont répartis entre l’Etat, l’assurance maladie et les collectivités territoriales. Ce système très cloisonné n’a pas trouvé la capacité de s’adapter aux modifications des besoins des personnes malades. Il est figé et cela nuit gravement à la santé des personnes. Il y a un besoin urgent de passer de logiques structurelles à des logiques fonctionnelles et culturelles, particulièrement au sujet de la fin de vie. Ce qui devrait être de la responsabilité des institutions, c'est-à-dire la mise en cohérence des structures disponibles,
Made with FlippingBook
RkJQdWJsaXNoZXIy MTc5ODk=