Rapport à F. Hollande, Président de la République Française

22 permettant de rompre avec le secret et l’opacité dans laquelle se déroulent aujourd’hui à leurs yeux ces situations de fin de vie. Dans le détail on retient chez les personnes en fin de vie :  la volonté de rester libre sur les modalités de leur départ et chez les proches des attitudes plus nuancées.  que l’aménagement du cadre législatif reste un sujet éminemment complexe.  la hantise du basculement dans une situation de fin de vie insupportable avec l’angoisse de voir l’équilibre précaire actuel se rompre et basculer dans la survie.  une grande diversité de situations et une confrontation différente à la fin de vie de leurs proches. La souffrance de leurs proches est vécue comme un scandale moral et la souffrance de l’autre à la source de sa propre souffrance.  que le corps médical, singulièrement absent de leurs discours, apparait lointain, avec qui on parle peu de sa maladie et encore moins de la fin de vie. Chez les proches, des vécus parfois très difficiles et de mauvaises expériences qui marquent profondément.  L’utilité d’un débat leur parait essentielle mais il faut prendre le temps de la réflexion, qui peut être source de tensions et de polémiques avec la difficulté de fixer une norme par essence générale.  Le refus quasi absolu de voir la médecine décider pour soi  La diversité des demandes vis-à-vis de l’aménagement du cadre législatif : o entre ceux qui plaident pour le maintien du statu-quo en raison de :  La difficulté à statuer  La crainte d’un pouvoir paradoxal trop fort de la médecine  La singularité comme réalité fondamentale voire indépassable de toute fin de vie  De croyances personnelles, familiales ou religieuses qu’on veut voir respectées  La possibilité de trouver des ressources dans les lois actuelles o Et ceux qui plaident pour un changement du cadre législatif pour :  Sortir de l’incertitude  Sortir de l’hypocrisie  S’assurer les conditions d’une égalité des situations  Réduire l’angoisse et la culpabilité  Rendre plus sereine les relations avec le corps médical En conclusion, si la souffrance et la crainte de souffrir sont centrales, un aménagement de la loi ne fait pas l’unanimité. Les personnes ressentent la difficulté pour une norme générale de prendre en compte la diversité des situations. Un processus de décision collégiale apparait à beaucoup comme une solution rassurante. 2.4.2. Une enquête réalisée par le Dr. Benjamin Guy et le Dr. Cyril Acheriteguy, responsables de l’équipe mobile de soutien et de soins palliatifs du CHU de la Réunion, sur 246 personnes.

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