Rapport à F. Hollande, Président de la République Française

12 PARTIE 1 : La mort en France 1. LE REGARD DE LA SOCIÉTÉ Les personnes malades en fin de vie éprouvent, pour la plupart, le sentiment soit d’être soumises à une médecine qui privilégie la performance technique au détriment de l’attention qui devrait leur être portée ; soit d’être purement et simplement abandonnées ; soit, lorsqu’elles sont accompagnées par la médecine, de ne pas avoir d’autre possibilité que de vivre, jusqu’à son terme ultime, leur fin de vie dans un environnement médicalisé de soins palliatifs. Dans ces trois cas, leurs souhaits, leurs paroles, ne sont plus entendus. Comme si la personne en fin de vie s’effaçait et disparaissait derrière l’usage ou le non- usage de la technique et, plus largement, de la médecine. 1.1. L’ESQUIVE DE LA MORT « La mort est tabou, on n’ose en parler ni dans les familles ni dans les maisons de retraite. » (Débat à Clermont Ferrand) « Les urgentistes sont ceux à qui l'on confie la mort. » (Débat avec les urgentistes au Mans) « Le règlement l'emporte sur le discernement et la formation ne veut jamais s'écarter du règlement. » (Pompiers du centre de formation de Brice- Montmorency) La place pour la personne atteinte d’une maladie évoluée ou évolutive, qui interrompra sa vie, n’a pas été pensée dans notre société. Il y a de moins en moins de place dans la cité pour la mort en dehors des situations de mort spectaculaire qui permettent à la société de se retrouver de temps en temps dans un partage qui s’apparente à un rituel (les marches blanches), ou les situations de mort violentes présentées par les informations ou les fictions sur les désastres et les crimes, ou les expositions, extrêmement populaires, de cadavres plastinés.

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