Guide Santé et dérives sectaires

65 Métiers de la santé Si sa patiente encourt un danger du fait du recours à des méthodes thérapeutiques non éprouvées prônées par un mouvement sec- taire ou par un pseudo-praticien elle devra accomplir son devoir de conseil en tentant de convaincre sa patiente de la dangerosité de ces méthodes et en l’accompagnant tout au long du processus de soins. Par exemple, certains couples ont un projet de naissance très spéci que non réalisable dans les établissements de santé, ce qui peut les amener à s’orienter vers des pratiques non conventionnelles ou des « doulas ». La pratique des «doulas » dont l’objectif af ché par ses partisans est rapproché de l’accompagnement familial traditionnel, encore observable dans certaines communautés dont celles du continent africain, est née, il y a environ une vingtaine d’années, outre-Atlantique. Elle est apparue récemment en France et se développe généralement dans les milieux hostiles à la médicalisation de la maternité. Leur pratique peut conduire les « doulas » à empiéter sur les compétences de professions de santé, en particulier sur celles des sages-femmes, et les exposent à des poursuites pour exercice illégal de la médecine. Leurs interventions peuvent se révéler dangereuses pour la mère et l’enfant à divers égards, d’autant qu’il n’existe aucune formation reconnue de cette pratique. Confrontée au souhait de parents d’avoir recours à cette pra- tique, la sage-femme devra les alerter sur les dangers inhérents à une maternité non médicalisée. Des couples peuvent également : – souhaiter une naissance dans un silence total ; – rejeter les tests médicaux pour l’enfant dans les 7 premiers jours de la vie. – rejeter la prise en charge qu’on leur propose, la considérant comme trop médicalisée et/ou uniformisée ou faire un choix «hors-norme» (projet de naissance très spéci que, restrictions alimentaires…). Ces personnes ne doivent pas être exclues du circuit médical classique et doivent faire l’objet d’un accompagnement particulier. La professionnelle confrontée aux situations indiquées ci-dessus, pourra dans le strict respect du secret médical alerter : – la Caisse d’allocations familiales, – les services sociaux, – la Miviludes.

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