Guide Santé et dérives sectaires

48 Par ailleurs, face à ce refus de vaccination, le praticien pourra envisager celui-ci comme un indice de maltraitance pouvant l’éclairer sur un risque de dérive sectaire. Il recherchera, le cas échéant, d’autres indices relatifs à la famille de l’enfant et aux conditions de vie. Il pourra se poser les questions suivantes : • La croissance staturo-pondérale, le développement physique,  psychomoteur et affectif de l’enfant apparaissent-ils inquiétants ? • Le régime alimentaire choisi par les parents est-il inspiré par  une méthode non éprouvée ? • Ce régime implique-t-il la suppression totale de certains  aliments pour des raisons non médicales ? • Le rythme de vie imposé à l’enfant peut-il nuire au repos et  au temps de rêverie et de jeu nécessaires à son épanouissement ? Aux termes de l’article 43 du Code de déontologie médicale, le médecin doit être le défenseur de l’enfant lorsqu’il estime que l’inté- rêt de sa santé est mal compris ou mal préservé par son entourage. Face à un éventuel refus des parents ou à une divergence de points de vue, il doit s’efforcer de les convaincre, proposer un autre avis médical et les informer du danger encouru par l’enfant. Le médecin doit s’assurer que les soins nécessaires ont été ou seront réalisés. Certains mouvements sectaires sont opposés à des pratiques médicales usuelles (vaccinations par exemple). Lorsque la vie de l’enfant est en danger, le médecin doit tout entreprendre pour tenter d’obtenir, sinon le consentement, du moins « la non-opposition » des parents. Il doit s’attacher à convaincre les parents d’une décision qu’ils répugnent à prendre car elle heurterait leurs convictions. En cas de persistance des parents dans leur choix présentant un risque pour le mineur, il peut en aviser le procureur de la République qui saisira au besoin le juge des enfants pour que celui-ci prenne une mesure d’assistance éducative dès lors que la santé, la sécurité ou la moralité d’un mineur non émancipé est en danger. Le Conseil national de l’Ordre des médecins dans ses commen- taires du Code de déontologie médicale précise à l’annexe de l’article 4 que la loi permet de déroger au secret professionnel, notamment en

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