Guide Santé et dérives sectaires

14 en lui car lui seul détient la méthode «miracle » apte à le guérir. Il y a un endoctrinement, une sujétion psychologique qui le conduit petit à petit à rompre avec la médecine, puis avec sa famille et son environnement. Le gourou thérapeutique propose non seulement de soigner, mais aussi de vivre autrement. Il se présente comme le détenteur d’une vérité.Tous ceux qui se mettent en travers de son chemin sont accusés soit de retarder la guérison, soit même d’être à l’origine de la maladie, d’où la rupture du malade avec ses proches et ses amis. Isolé, ce dernier va se retrouver encore plus facilement sous la coupe du « dérapeute » qui va l’amener progressivement dans un processus d’adhésion inconditionnelle à sa méthode, en lui proposant la vente d’ouvrages, la participation à des stages payants ou à des retraites coûteuses, le plus souvent à l’étranger, voire en l’orientant vers d’autres praticiens déviants. La dérive thérapeutique à caractère sectaire s’accompagne donc d’un mécanisme d’emprise mentale destiné à ôter toute capacité de discernement au malade et à l’amener à prendre des décisions qu’il n’aurait pas prises autrement. Sa dangerosité tient essentiellement au fait que sa mise en œuvre peut amener le patient à une double rupture : – avec sa famille et ses proches ; – avec son milieu de soin habituel, pouvant conduire à l’arrêt des traitements conventionnels. Des témoignages reçus à la Miviludes permettent de mieux cerner la notion de dérive sectaire à caractère thérapeutique Le premier témoignage émane du frère de la victime. Ma sœur Nicole S. a croisé des charlatans qui lui ont fait miroiter une guérison sans médicaments. Elle est alors âgée de 41 ans, maman d’une petite lle de 2 ans et passionnée par la danse sportive, elle est enseignante. À la découverte de son cancer du sein en 2003, elle entreprend une chimiothérapie. Sa tumeur disparaît presque totalement, mais par sécurité, les médecins veulent opérer. Affolée, elle s’en remet à la théorie de Ryke Geerd Hamer, qui préconise l’abandon de tous les traitements médicaux. Sur les conseils de deux thérapeutes,dont un disciple de Hamer,M me Françoise X, ma sœur se laisse convaincre que tout est psychologique ; ils l’incitent à arrêter les soins. Nicole dira à ses proches qu’elle n’a plus rien. Mais cela n’est pas sans conséquences sur son attitude : elle change et s’éloigne un peu plus de sa

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