Kant, Emmanuel (1724-1804). Critique de la raison pure. 1869
        
 AVANT-PROPOS DU TRADUCTEUR vii aujourd'huila traduction.En attendant, ceux qui veulent s'initier à l'étudede ce long et difficileouvrage en trou- veront ici une analyse détaillée qui ne leur sera pas, je l'espère, sans utilité. Ai-je besoinde parler du système de traduction que j'ai suivi? C'est exactement celui que j'ai appliqué aux autres ouvrages de Kant et qui a obtenu l'approbation du publicphilosophique.Donnerune versionassez litté- rale pour tenir lieudu texte à ceux qui ne peuvent le lire dans l'allemand,et en même temps aussi françaiseque le permet cette première et essentiellecondition,tel est le but que je me suis proposé dans cette traduction,comme dans les précédentes.Celane fait pas sans douteun style facileet agréable; mais ce serait demander l'impossible que de réclamerici ces qualités; tout ce que l'on peut rai- sonnablementexiger, c'est que la traduction, tout en reproduisant fidèlementle texte, le rende en un français aussi bon quepossibleet par là mêmel'éclaircisse,au lieu de l'obscurcirencore. Kant, il faut bien le dire, est un écrivainobscur.L'obscuritéchezlui ne vient pas, comme on le croit souvent, d'après le caractère de beaucoup d'auteurs allemands,du vague des idées ses idéesont au contraireune précisiontoute géométrique;elle vient de leur extrême abstraction et de leur extrême subtilité. Les fils de ses analyses sont si ténus qu'il est souvent très-difficilede les biendémêleret qu'ils échappentpar- foisà l'auteur lui-même.Cette obscurité tient encore à un défaut de forme qui fait que les phrases sont embar- rasséesou mal liées. Sous ce rapport, la Critiquede la raison pure ne manquepas seulementde cette clarté que Kant appelle esthétique(v. la préface de la 1reédition,
        
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