Kant, Emmanuel (1724-1804). Critique de la raison pure. 1869

SYSTÈMED SIDÉESTRANSCENDENTALES391 commentle procédélogiquequ'elleemploiedans les idées hypothétiques doit nécessairementamener celle de l'in- conditionnelabsolu dans unesériede conditionsdonnées; commentenfinla simple formedu raisonnementdisjonc- tif appelle inévitablementl'idée d'un êtrede tous lesêtres. Il y a là quelque chose qui, au premierabord,parait ex- trêmementparadoxal. Il n'y a pas, il proprementparler, pour cesidées trans- cendentales, de déductionobjectivepossible,commecelle que nousavons pu donnerpour les catégories. C'est qu'en effet, précisément parce qu'elles ne sont que des idées, elles n'ont point de rapport à quelqueobjet qui puisse être donné comme y correspondant. Tout ce que nous pouvionsentreprendre, c'était de les dériver subjective- ment de la nature de notre raison, et c'est aussi ce que nous avons fait dans le présent chapitre. On voit aisément que la raison pure n'a d'autre but que l'absolue totalité de la synthèse du côtédescondi- tions (soit d'inhérence, soit de dépendance,soit de con- currence), et qu'elle n'a pas à s'inquiéter de l'intégrité absolue du côtédu conditionnel.En effet elle n'a besoin que de la première, afin de pouvoirsupposer la série en- tière des conditionset la donner ainsi à priori à l'enten- dement. Dès qu'il y a une conditiondonnée intégrale- ment (et inconditionnellement),elle ira plus besoind'un concept rationnel pour continuer la série; car l'entende- ment descendalors de lui-mêmede la conditionau con- ditionnel,Ainsi les idéestranscendentalesne servent qu'à s'élever dans la série des conditions jusqu'à l'absolu, c'est-à-dire jusqu'aux principes. Pour ce qui est de des- cendre vers le conditionnel,il y a bien un usage logique très-étendu que fait notre raison des lois de l'entende-

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