Kant, Emmanuel (1724-1804). Critique de la raison pure. 1869

DES IDÉES TRANSCENDENTALES 385 I. 25 gneusement de la sagessequ'elle n'est qu'une idée mais, précisémentparce qu'elle est l'idée de l'unité nécessaire ( le toutes les fins possibles, elle doit servir de règle à toute pratique, commecondition originaire et tout au moinsrestrictive. Quoiqu'onpuisse dire que les concepts transcenden- taux de la raison ne sont que des idées, on ne doit pas cependant les regarder comme superflus et vains. En effet, si aucun objet ne peut être déterminé par là, ils peuvent dumoinsfournir au fondet en secret à l'enten- dementun canon qui lui permette d'étendre et d'accorder son usage, et qui, sans lui faire connaîtreaucun autre objet que ceux qu'il connaîtrait au moyen de ses propres concepts,le dirige mieuxet le conduit plus avant dans cette connaissance.Je n'ajoute point ici que ces idées servent peut-être à former un passage entre les concepts de la nature et les conceptspratiques, et à donner ainsi aux idées pratiques elles-mêmesun support et un lien avec les connaissancesspéculatives de la raison tout cela se trouvera expliquéplus tard. Mais, pour ne pas nous écarter de notre but, laissons ici de côtéles idées pratiques, et considéronsuniquement la raison dans son usage spéculatif,en restreignant en- core celui-ciau point de vue transcendental.Il nousfaut suivre ici la marche que nous avons suivie plus haut dans la déductiondes catégories, c'est-à-dire examiner la forme logique de la connaissancerationnelle, et voir si par hasard la raison n'est point par là une source de conceptsau moyendesquelsnous regarderions des objets en soi comme synthétiquementdéterminés à priori rela- tivement à telle ou telle fonctionde la raison. La raison, considéréecommela faculté qui donne une

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