Kant, Emmanuel (1724-1804). Critique de la raison pure. 1869

384 DIALECTIQUE TRANSCENDENTALE toute expérience, où l'on ne saurait jamais trouver un objet adéquat à l'idée transcendentale. Lorsqu'on nomme une idée, on dit beaucoupeu égard à l'objet (comme objet de l'entendement pur), mais on dit très-peu eu égard au sujet (c'est-à-dire relativement à sa réalité sous des conditions empiriques),précisémentparce que, comme concept d'un maximum, elle ne peut jamais être donnée in concretodans une intuition adéquate. Or, commece concept est proprement tout le but de l'usage purement spéculatif de la raison, et que, si l'on ne fait qu'approcher d'un concept, sans pouvoir l'atteindre ja- mais dans l'exécution c'est comme si on le manquait tout à fait, on dit d'un concept de ce genre qu'il n'est qu'une idée. Ainsi, on pourrait dire que la totalité abso- lue des phénomènesn'est qu'une idée; car, commenous ne saurionsjamais nous figurer rien de pareil, eiie reste un problème sans solution. Au contraire, comme dans l'usage pratique de l'entendement, il ne s'agit que de l'exécutionde certaines règles, l'idée de la raison pra- tique peut toujoursêtre donnée réellement,bien que par- tiellement,in concreto,et mêmeelle est la conditionindis- pensable de tout usagepratique de la raison. L'exécution de cette idée est toujours bornéeet défectueuse,mais dans des limites qu'il est impossiblede déterminer,et, par con- séquent, elleest toujours soumiseà l'influencedu concept d'une absolue perfection.L'idée pratique est donc tou- jours extrêmement féconde,et elle est indispensablement nécessaire par rapport aux actions réelles. La raison pure y puise la causaliténécessairepour produire réelle- ment ce qui y est contenu.Aussi ne peut-on dire dédai- la Ausübung.

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