Kant, Emmanuel (1724-1804). Critique de la raison pure. 1869
DES IDÉES TRANSCENDENTALES 383 l'unité synthétique, conçue dans la catégorie, jusqu'à l'inconditionnelabsolu1. Onpeut donc désigner cette to- talité sous le titre d'unité rationnelle2 des phénomènes, par oppositionà celle qu'exprime la catégorie et qui est l'unité intellectuelle3.Ainsi la raison ne se rapporte qu'à l'usage de l'entendement,non pas, à la vérité, en tant qu'il contient le principe d'une expériencepossible(car la totalité absoluedes conditionsn'est pas un concept applicable dans une expérience, parce qu'il n'y a pas d'expériencequi soit inconditionnelle),mais pour lui pres- crire de se diriger en vue d'une certaine unité dont il n'a aucun concept et qui tend à embrasser en un tout absolu tous les actes de l'entendement relativement à chaque objet. Aussi l'usage objectif des conceptspurs de la raison est-il toujours transcendant,tandis que celui des concepts purs de l'entendementd'après sa nature, doit toujours être immanent,puisqu'il se borne simple- ment à l'expériencepossible. J'entends par idée un concept rationnel nécessaire. auquel ne peut correspondre aucun objet donné par les sens. Ainsi les concepts purs de la raison, que nous examinonsmaintenant, sont des idées transcendentales. Ce sont des conceptsde la raison pure; car ils considè- rent toute connaissanceexpérimentalecommedéterminée par une totalité absoluedes conditions.Ils ne sont pas formés arbitrairement, mais ils nous sont donnés par la nature mêmede la raison, et ils se rapportent d'une manièrenécessaire à tout l'usage de l'entendement.Ils sont enfin transcendants, et dépassent les limites de 1 BiszumSchlechthinunbedingten. 3Vernunfteinheit.3 Ver- standeseinheit.
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