Kant, Emmanuel (1724-1804). Critique de la raison pure. 1869
382 DIALECTIQUE TRANSCENDENTALE cessité interne, et que, par conséquent, elle ne doit pas être regardée commeson équivalent.Sans doute, dès que le contraire de quelque chose est intrinsèquement im- possible,il est aussi par là mêmeabsolument impossible; mais la réciproque n'est pas vraie de ce qu'une chose est absolument nécessaire,je ne puis conclure que le contraire de cette chosesoit intrinsèquementimpossible, ou que la nécessité absoluedes choses soit une nécessité interne; car cette nécessitéinterne est dans certains cas une expression tout à fait vide, à laquelle nous ne sau- rionsattacher le moindre concept, tandis que la nécessité d'une choseà tous égards (pour tout le possible)implique des déterminations toutes particulières. Or, comme la perte d'un concept de grande application dans la philo- sophie spéculative ne peut jamais être indifférenteau philosoplie,j'espère qu'il ne verra pas non plus avec in- différenceles précautionsprises pour détermineret con- server l'expressionà laquelle est attaché le coucept. Je me servirai donc du mot absoludans ce sens plus étendu, en l'opposant à ce qui n'a qu'une valeur compa- rative, ou n'a de valeur que sousun certain rapport; car cette dernière valeur est restreinte à des conditions,tan- dis que la première est sans restriction. Or le concept rationneltrauscendentalne se rapporte jamais qu'à l'absolue totalité dans la synthèse des condi- tions, et jamais il ne s'arrête qu'à ce qui est incondition- nel absolument, c'est-à-dire sous tous les rapports. En effet, la raison pure abandonnetout à l'entendement,qui s'applique immédiatementaux objets de l'intuition ou plutôt à la synthèse de ces objets dans l'imagination. Elle se réserve seulementl'absolue totalité dans l'usage des concepts de l'entendement, et cherche à pousser
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