Kant, Emmanuel (1724-1804). Critique de la raison pure. 1869
DES IDÉES EN GÉNÉRAL 373 pratique c'est-à-dire dans ce qui repose sur la liberté, laquelle, de son côté, est soumise à des connaissances qui sont proprement un produit de la raison. Celui qui voudrait puiser dans l'expérienceles conceptsde la vertu, ou (comme beaucoup l'ont fait réellement) donner pour type à la connaissancece qui, en tous cas, ne peut servir que d'exempleou de moyenimparfaitd'explication,celui- là ferait de la vertu une chose équivoque,variable sui- vant les temps et les circonstances,et incapablede four- nir aucune règle. Au contraire chacun s'aperçoitque, si on lui présente un certain hommecommele modèlede la vertu, il trouve dans son propre esprit le véritable original auquel il compare ce prétendu modèleet d'après lequel il le juge lui-même.Or c'est là l'idée de la vertu; et si l'on en peut trouver des exemples dans les objets possibles de l'expérience (ou des preuvesqui montrent que ce qu'exige le concept de la raison est praticable dans une certaine mesure), ce n'est pas là qu'il en faut chercher le type. De ce qu'un homme n'agit jamais d'une manière adéquate à ce que contient la pure idée de la vertu, il ne s'en suit nullement que cette idée soit quelque chosede chimérique.En effet tout jugement sur la valeur moraleou le manque de valeur morale des ac- Il étendait aussi, il est vrai, sa théorie aux connaissances spécula- tives, pourvu seulement qu'elles fussent pures et données tout à fait à priori, et même aux mathématiques, quoique celles-ci n'aient leur objet que dans l'expérience possible. Mais je ne puis le suivre en cela, pas plus que dans la déduction mystique de ces idées ou dans les exagéra- tions par lesquelles il en faisait en quelque sorte des hypostases'; et pourtant le langage sublime dont il se servait dans ce cas, est suscep- tible d'une interprétation plus modérée et conforme à la nature des choses. Dadurch er sie gleichsam hypostasirte.
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