Kant, Emmanuel (1724-1804). Critique de la raison pure. 1869
366 DIALECTIQUE TRANSCENDENTALE même, de même que l'entendementsoumet à des con- cepts la diversitédes intuitions et par là les relie entre elles.Mais un tel principe ne prescrit point de loi aux objets et il n'explique nullement commenton peut en général les connaître et les déterminer comme tels; il n'est qu'une loi subjectivede cette économiedans l'usage des richesses de notre entendement, qui consiste à en ramener généralement tous les concepts, par la compa- raison, au plus petit nombre possible, sans se croire au- torisé pour cela à exiger des objets mêmesune unité si bien faite pour la commoditéet l'extensionde notre en- tendement et à attribuer à cette maxime une valeur objective.En un mot, la question est de savoir si la rai- son en soi, c'est-à-dire la raison pure, contientit priori des principes et des règles synthétiques, et en quoi con- sistent ces principes. Le procédé formel et logique de la raisondans le rai- sonnement nous fournit déjà une indication suffisante pour trouver le fondementsur lequel repose le principe transcendentalde cette facultédans la connaissancesyn- thétique que nous devonsà la raison pure. D'abord le raisonnement ne consiste pas à ramener à certaines règles des intuitions (comme fait l'entende- ment avec ses catégories), mais des concepts et des ju- gements. Si donc la raison pure se rapporte aussi à des objets, elle n'a point de rapport immédiat avec eux ou avec l'intuition que nous en avons, mais seulement avec l'entendementet ses jugements, lesquelss'appliquent im- médiatementaux sens et à leur intuition pour en déter- miner l'objet. L'unité de la raison n'est donc pas celle d'une expériencepossible; elle est essentiellementdis- tincte de celle-ci, qui est l'unité de l'entendement.Le
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