Kant, Emmanuel (1724-1804). Critique de la raison pure. 1869

DE L'USAGE LOGIQUE DE LA RAISON 363 sencedes exemples (qui ne pourront être employésque plus tard). B De l'usage logique de la raison On fait une distinctionentre ce qui est immédiate- ment connu et ce que nous ne faisonsque conclure.Que dans une figure limitée par trois lignes droites, il y ait trois angles, c'est là une connaissance immédiate; mais que ces angles ensemblesoient égaux à deux droits, ce n'est qu'une conclusion.Mais, commenous avons conti- nuellementbesoin de conclure,et que cela devient en nous une habitude, nous finissonspar ne plus remarquer cette distinction;et, ainsi qu'il arrive dans ce qu'on ap- pelle les illusions des sens, nous tenons souvent pour quelque chose d'immédiatementperçu ce qui n'est que conclu.Toute conclusionsupposeune propositionqui sert de principe, une autre qui est tirée de la première, et enfin celle par laquelle la vérité de la dernière est indissolublementliée à la vérité de la première. Si le jugement concluest déjà renfermé dans le premier, de telle sorte qu'il puisse en être tiré sans l'intermé- diaire d'une troisièmeidée, la conclusionse nommealors immédiate (consequentiaimmediata)3;j'aimerais mieux 1 DieFoigeruny. 2Sclilussfolge(Consequenz).Ladistinctionfaite par Kant entre cette expression et la précédente est intraduisible en français. On ne saurait la rendre par les mots conclusion et conséquence, qui sont tout à fait synonymes. J. B. 3 Pour accorder ceci avec ce qui précède, il faut consulter la Logique de Kant (S 44). Il y remarque que les conclusions immédiates supposent bien elles-mêmes un jugement intermédiaire, mais que ce jugement est une proposition tantologique. J. B.

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