Kant, Emmanuel (1724-1804). Critique de la raison pure. 1869
362 DIALECTIQUETRANSCENDENTALE chose qui est tout à fait notre propre ouvrage et que nous pouvons réaliser au moyen mêmedes conceptsque nous en avons1. Il n'y a donc rien là d'extraordi- naire (2); mais demander comment des objets en soi, commentla nature des chosesest soumiseà des principes et peut être déterminée d'après de simples concepts, c'est demander, sinon quelque chose d'impossible, du moins quelque chose de fort étrange. Quoi qu'il en soit sur ce point (car c'est encore une recherche à faire), il est clair au moins par là que la connaissancepar prin- cipes (en soi) est quelque chose de tout à fait différent de la simple connaissancede l'entendement, et que, si celle-ci peut en précéder d'autres dans la forme d'un principe, elle ne repose pas en elle-même(en tant qu'elle est synthétique) sur la simplepensée et ne renferme pas quelque chosede général fondésur des concepts. L'entendementpeut être défini la faculté de ramener les phénomènesà l'unité au moyen de certaines règles, et la raison, la faculté de ramener à l'unité les règles de l'entendementau moyen de certains principes. Elle ne se rapporte donc jamais immédiatementà l'expérience, mais à l'entendement, aux connaissancesdiverses du- quel elle communiqueà priori, au moyen de certains concepts,une unité que l'on peut appeler rationnelle et qui est essentiellementdifférentede celle qu'on peut ti- rer de l'entendement. Tel est le conceptgénéral de la facultédela raison,au- tant qu'il est possible de le faire comprendre en l'ab- Wovon wir durch jene Begriffe selbst die Ursache sein können; mot à mot dont nous pouvons être la cause par ces concepts mêmes. (2) J'ajoute ces mots pour plus de liaison et de clarté. J. B.
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