Kant, Emmanuel (1724-1804). Critique de la raison pure. 1869
360 DIALECTIQUE TRANSCENDENTALE de cette source de connaissances, un concept qui ren- ferme les deux idées. Cependant nous pouvonsespérer, d'après l'analogie de la raison avec l'entendement,que le concept logique nous donnera aussi la clef du concept transcendental, et que le tableau des fonctions logiques de la raison nous fournira en même temps celuides con- cepts de la raison. Dans la première partie de notre logique transcen- dentale, nous avons défini l'entendement la faculté des règles; nous distingueronsici la raison de l'entendement en la définissantla faculté des principes. L'expression de principe est équivoque, et d'ordi- naire elle ne signifie qu'une connaissance qui peut être employée comme principe, sans être un prin- cipe par elle-même et dans son origine. Toute pro- position universelle, fût-elle tirée de l'expérience (au moyen de l'induction),peut servir de majeure dans un raisonnement, mais elle n'est pas pour cela un principe. Les axiomesmathématiques(commecelui-ci entre deux points, il ne peut y avoir qu'une seule ligne droite) sont bien des connaissancesuniversellesà priori, et reçoivent à juste titre le nom de principes relativement aux cas qui peuventy être subsumés; mais je ne puis dire pour- tant que je connaisen général et en elle-même,par prin- cipes, cette propriété des lignes droites, puisqueje ne la connais que dans l'intuition pure. Je nommerai ici connaissance par principes celle où je reconnaisle particulier dans le général au moyen de concepts. Ainsi tout raisonnementest une forme qui sert à dériver une connaissanced'un principe. En effet, la majeure donne toujours un concept qui fait que tout ce qui est subsumésous la conditionde ce concept est
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