Kant, Emmanuel (1724-1804). Critique de la raison pure. 1869
DE LA RAISON EN GÉNÉRAL 359 Toute notre connaissancecommencepar les sens,passe de là à l'entendement et finit par la raison. Cette der- nière faculté est la plus élevée qui soit en nous pour élaborer la matière de l'intuition et ramener la pensée à sa plus haute unité. Commeil me faut ici donnerune définitionde cette suprême faculté de connaître,je me trouve dans un certain embarras. Elle a, commel'enten- dement, un usage purement formel, c'est-à-dire logique, quand on fait abstractionde tout contenu de la connais- sance mais elle a aussi un usage réel, puisqu'elle con- tient elle-mêmel'origine de certains concepts et de cer- tains principes qu'elle ne tire ni des sens, ni de l'enten- dement.Sans doute, la première de ces deux fonctionsa été définie depuis longtempspar les logiciens la faculté de concluremédiatement (par opposition à cellede con- clure immédiatement,consequentiisimmediatis) mais la seconde,qui produit elle-mêmedes concepts,ne se trouve point expliquéepar là. Puis donc qu'il y a lieu de dis- tinguer dans la raison une faculté logique et une faculté transcendentale, il faut chercher un concept plus élevé De la raison pure comme siége de l'apparence transcendentale Dela raisonen général II A
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