Kant, Emmanuel (1724-1804). Critique de la raison pure. 1869
AMPHIBOLIE DES CONCEPTS DE RÉFLEXION 347 quelque chose d'intérieur, précisément parce qu'elles ne sont pas des chosesen soi, mais simplementdes phéno- mènes.La seulechose que nous connaissionsdans la ma- tière, ce sont de simplesrapports (ceque nous en nom- mons les déterminationsintérieures n'est intérieur que relativement),mais, parmi eux, il en est de spontanés et de permanents,par lesquels un objet déterminénousest donné. Qu'en faisant abstractionde ces rapports,je n'aie plus rien à penser, cela ne supprime pas le concept d'une chose commephénomène,ni mêmeceluid'un objet in abstracto, mais bien toute possibilité d'un objet déter- minable par de simplesconcepts, c'est-à-dire d'un nou- mène.A la vérité il est surprenant d'entendredire qu'une chose ne se composeque de rapports, mais aussi une chose de ce genre n'est qu'un simplephénomène,et ne peut être conçue au moyen des catégoriespures; elle est elle-même dans le simple rapport de quelque choseen général aux sens. De mêmeon ne peut, en commençant par de simplesconcepts,concevoirles rapports des cho- ses in abstractoqu'en concevantl'un commela causedes déterminations de l'autre; car tel est notre concept in- tellectuel des rapports mêmes.Mais, commenousfaisons alors abstraction de toute intuition, alors aussi disparaît tout le modesuivant lequel les élémentsdu diverspeuvent déterminer réciproquementleur lieu, c'est-à-dire la forme de la sensibilité (l'espace),qui pourtant précède toute causalité empirique. Si par objets purement intelligibles nous comprenons des choses qui soient conçues par des catégoriespures sans aucun schème de la sensibilité, des objets de ce genre sont impossibles.En effet la conditionde l'usage objectif de tous nos concepts intellectuels est unique-
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