Kant, Emmanuel (1724-1804). Critique de la raison pure. 1869
AMPHIBOLIE DES CONCEPTS DE RÉFLEXION 343 decelui de l'autre, c'est une seule et même chose que je place dans des rapports divers. De plus, par l'addition d'une simple affirmation (réalité) à une autre, le positif est augmenté, et rien ne lui est enlevéou retranché; le réel ne peut donc être contradictoiredans les chosesen général, etc. Lès concepts de la réflexion, comme nous l'avons montré,ont, par l'effetd'une certaine confusion,une telle influencesur l'usage de l'entendement,qu'ils ont pu con- duire l'un des plus pénétrants de tous les philosophesà un prétendu système de connaissanceintellectuelle qui entreprend de déterminer ses objets sans intervention des sens. Aussi est-il fort utile d'analyser, à l'occasion de faux principes, les causes qui produisent l'illusion dans l'amphibolie de ces concepts, afin de déterminer exactementet d'assurer les bornes de l'entendement. Il est bien vrai de dire que tout ce qui, en général, convient ou répugne à un concept, convientou répugne à, tout le particulier compris dans ce concept(dictum de omniet nullo) mais il serait absurde de modifier ce principe logique de manière à lui faire signifier ceci tout ce qui n'est pas contenu dans un concept général ne l'est pas non plus dans les conceptsparticuliersqu'il renferme, car ceux-ci ne sont des conceptsparticuliers que parce qu'ils renferment plus que ce qui est pensé dans le concept général. Or tout le système intellectuel de Leibnitz est pourtant construit sur ce dernier prin- cipe il s'écrouledoncavec ce principe, en même temps que toute l'équivoquequi en résulte dans l'usage de l'en- tendement.
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