Kant, Emmanuel (1724-1804). Critique de la raison pure. 1869

AMPHIBOLIE DES CONCEPTS DE RÉFLEXION 341 c'est-à-dire encore qu'on voudrait être non plus des hommes,mais des êtres dont nousne pouvonspas même dire s'ils sont possibles,à plus forte raison commentils seraient constitués.L'observationet l'analyse des phéno- mènes pénètrent dans l'intérieur de la nature, et l'on ne peut savoir jusqu'où ce progrès s'étendra avec le temps. Mais, quand même toute la nature nous serait dévoilée, nous ne saurions encore répondre à ces questions trans- cendentalcs qui dépassent la nature, puisqu'ilne nous est pas donnéd'observernotre propre esprit avec une autre intuition qu'avec celle de notre sens intérieur. En effet, c'est en lui que réside le secret de l'origine de notre sen- sibilité. Le rapport de cette sensibilitéà un objet, et ce qui est le principe transcendental de cette unité, sont sans aucun doute trop profondément cachés pour que, nous qui ne nous connaissonsnous-mêmesque par le sens interne, par conséquent comme phénomène,nous puissionsemployer un instrument d'investigationsi im- propre à trouver autre chose que phénomènesur phéno- mène,quelque désir que nous ayons d'en découvrir la cause non sensible. Cette critique des conclusions qui se fondent sur de simples actes de la réflexion, a une grande utilité c'est de démontrer clairement la vanité de tous nos raisonnements sur les objets que nous comparons entre eux au point de vue du seul entendement; et en même temps de confirmerun point sur lequel nous avons tout particulièrement appelé l'attention, à savoir que, bien que les phénomènesne soient pas compris comme choses en soi parmi les objets de l'entendementpur, ils n'en sont pas moins les seules chosesoù notre connais-

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