Kant, Emmanuel (1724-1804). Critique de la raison pure. 1869

340 ANALYTIQUE TRANSCENDENTALE des déterminations de choses en soi, mais de phéno- mènes ce que les choses peuvent être en soi, je ne le sais pas et n'ai pas besoin de le savoir, puisqu'une chose ne peut jamais se présenter à moi autrement que dans le phénomène. Je procède de mêmeà l'égard des autres concepts de réflexion.La matière est substantia phœnomenon.Ce qui lui convient intérieurement,je le cherche dans toutes les parties de l'espacequ'elle occupe et dans tous les effets qu'elleproduit, et qui ne sont à la vérité que des phéno- mènesdes sens extérieurs.Je n'ai donc rien qui soit ab- solument intérieur, mais quelque chose qui ne l'est que relativement, et qui lui-mêmeà son tour se composede rapports extérieurs.Mais parler de ce qui, dans la ma- tière, serait absolumentintérieur aux yeux de l'entende- ment pur, c'est d'ailleurs une parfaite chimère,car lama- tière n'est nulle part un objet pour l'entendement pur, et l'objet trauscendental qui peut être le principe de ce phénomèneque nous nommonsmatière est simplement quelque chosedont nousne comprendrionspas la nature, quand même quelqu'un pourrait nous la dire. En effet, nous ne pouvonscomprendre que ce qui implique dans l'intuition quelque chose qui corresponde à nosmots. On se plaint de ne pas apercevoirl'intérieur des choses si l'on veut dire par là que nous ne comprenonspoint par l'entendement pur ce que peuvent être en soi les choses qui nous apparaissent, c'est lit.une plainte tout à fait in- juste et déraisonnable;car on voudrait pouvoir connaître les choses, par conséquent les percevoir, sans le secours des sens, c'est-à-dire qu'on voudraitavoir une facultéde connaîtretout à fait différentede cellede l'homme, non- seulement par le degré, mais par l'intuitionet la nature,

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