Kant, Emmanuel (1724-1804). Critique de la raison pure. 1869

AMPHIBOLIE DES CONCEPTS DE RÉFLEXION 335 introduit dans le concept de la choseun certain mélange de représentations accessoiresque l'entendementsait en écarter. En un mot, ce philosopheintelleetualiselesphéno- mènes 1,de même queLocke,avecson systèmede noogonie ( s'il m'est permis de me servir de cette expression),sen- sualise tous les conceptsde l'entendement, c'est-à-dire les donne comme étant simplement des concepts de réflexionempiriques,mais abstraits. Au lieu de chercher dans l'entendement et dans la sensibilité deux sources de représentations tout à fait distinctes, mais qui ont besoind'être unies pour juger des chosesd'une manière qui ait quelque valeur objective, chacun de ces deux grands hommess'attacha uniquementà l'unede ces deux sources, à celle qui, dans son opinion,se rapportait im- médiatement aux choses mêmes, tandis que l'autre ne faisait que confondreou ordonner les représentations de la première. Leibnitz comparait donc entre eux uniquement au point de vue de l'entendementles objets des sens consi- dérés comme choses en général. 10 En tant qu'ils doi- vent être jugés par cette faculté identiquesou différents. Commeil n'avait devant les yeux que les concepts de ces objets et non leur place dans l'intuition, dans la- quelle seule les objets peuvent être donnés, et qu'il en laissait tout à fait de côté le lieu transcendental (c'est- à-dire la question de savoir si l'objet doit être rangé parmi les phénomènes ou parmi les chosesen soi); il ne pouvaitmanquer d'étendre aux objets des sens (mundus phœnomenon)son principe des indiscernables,qui n'a de valeur que pour les concepts des choses en général, et 1 Intellectuirtedi Erscheinungen. 2 Sensificirt.

RkJQdWJsaXNoZXIy MTc5ODk=