Kant, Emmanuel (1724-1804). Critique de la raison pure. 1869
334 ANALYTIQUETRANSCENDENTALE mine pourquellefacultédeconnaîtreilsdoiventêtre objets. si c'est pour l'entendement pur ou pour la sensibilité. Sans cette réflexion je fais de ces concepts un usage très-incertain, et ainsi se produisent de prétendus princi- pes synthétiquesque la raisoncritique ne peut reconnaître, et qui ont uniquement leur source dans une amphibolic transcendentale, c'est-à-dire qui viennent de ce que l'on confondl'objet pur de l'entendement avec le phénomène. N'étant pas muni de cette topique transcendentaleet par conséquenttrompé par l'amphiboliedes concepts de réflexion,l'illustreLeibnitzconstruisitunsystèmeintellectuel du monde, ou plutôt il crut connaître la nature intime des choses, en se bornant à comparer tous les objets avec l'entendement et avec les concepts formelset abs- traits de la pensée. Notre table des conceptsde réflexion nous procure cet avantage inattendu de mettre devant nos yeux le caractère qui distingue sa doctrine dans toutes ses parties, et en même temps le principe fonda- mentalde cette façon de penser qui lui est propre et qui reposeuniquementsur un malentendu.Il comparait entre elles toutes les choses au moyen des seuls concepts; et. commeil est naturel, il ne trouvait pas d'autres différen- ces que celles par lesquelles l'entendement distingue ses conceptspurs les uns des autres. Les conditionsde l'in- tuition sensible qui portent en elles leurs propres diffé- rences, il ne les tenait pas pour originaires, car la sensibilitén'était pour lui qu'uneespècede représentation confuse,et non point une source particulière de repré- sentations il voyait dans le phénomènela représentation de la choseen soi, mais une représentationdistincte,quant à la forme logique,de la connaissancedueà l'entendement. en ce sens que, manquant ordinairement d'analyse, elle
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