Kant, Emmanuel (1724-1804). Critique de la raison pure. 1869

328 ANALYTIQUE TRANSCENDENTALE mais on ne pourra la résoudre qu'en distinguant le mode de connaissanceauquel elles appartiennent, au moyen d'une réflexion (reflexio) transcendentale. On pourrait donc dire que la réflexionlogiqueest une simple compa- raison, puisqu'on y fait complétementabstraction de la faculté de connaître à laquelleappartiennent les repré- sentations données, et qu'en ce senscelles-cidoiventêtre traitées commesi elles avaient le même siège dans l'es- prit, tandis que la réflexiontranscendentale(qui se rap- porte aux objetsmêmes) contient le principe de la pos- sibilité de la comparaisonobjective des représentations entre elles, et que par conséquent elle est très-diffé- rente de l'autre, puisque la faculté de connaître à la- quelle elles appartiennent n'est pas toujours la même. Cette réflexion transcendentale est un devoir dont ne saurait s'affranchirquiconqueveut porter à priori quelque jugement sur les choses.Nousallonsla soumettre à notre examen, et nousn'en tirerons pas une médiocrelumière pour déterminer la fonctionpropre de l'entendement. 1 ° Unité et diversité. Quand un objet s'offre à nous plusieurs fois, mais chaque fois avec les mêmesdétermi- nations intrinsèques(qualitas et quantitas), il est, si on le considèrecommeun objet de l'entendementpur, le même, toujours le même,non pas plusieurs, maisune seulechose ( nuntericaidentitas); si au contraire il est envisagécomme phénomène, il ne s'agit plus de comparer les concepts, mais quelqueidentique que tout puisse être à ce point de vue, la diversité des lieux qu'occupe ce phénomène dans le même temps, est un principe suffisantde la di- versité numériquede l'objet même (des sens). Ainsi dans deux gouttes d'eau on peut faire complétementabstrac- tion de toute diversité intrinsèque(de qualité et de quan-

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