Kant, Emmanuel (1724-1804). Critique de la raison pure. 1869

326 ANALYTIQUETRANSCENDENTALE elle est l'état de l'esprit où nous nous préparons à dé- couvrir les conditions subjectives qui nous permettent d'arriver à des concepts. Elle est la consciencedu rap- port de représentations donnéesà nosdifiërentessources de connaissances,lequel seul permet de déterminer exac- tement leur rapport entre elles. La première question qui se présente avant toute autre étude de nos représen- tations est celle-ci dans quelle faculté de connaîtreren- trent-elles? Est-ce par l'entendement ou par les sens qu'elles sont liées ou comparées? Il y a bien des juge- ments qu'on admet par habitude ou qu'on lie par incli- nation, mais que l'on tient pour des jugements ayant leur origine dans l'entendement,parce qu'aucuneréflexionne les précède ou dumoinsne vient ensuiteles soumettreà la critique. Tousles jugements n'ont pas besoind'un examen, c'est-à-dire n'exigent pas que l'attention remonte aux principes de la vérité; car, quand ils sont immédiatement certains, commecelui-ci par exemple entre deux points il ne peut y avoir qu'une ligne droite, on ne saurait y indiquer une marque de vérité plus immédiate que la chose même qu'ils expriment. Mais tous les jugements et mêmetoutes les comparaisonsont besoinde réflexion, c'est-à-dire exigent qu'on distingue à quelle faculté de connaître appartiennent les conceptsdonnés. J'appelle ré- flexion transcendentalel'acte par lequelje rapproche la comparaisondes représentations en général de la faculté de connaître où elle a lieu, et par lequel je distingue si c'est comme appartenant à l'entendement pur ou à l'in- tuition sensible qu'elles sont comparées entre elles. Or les rapports où les conceptspeuvent se rattacher les uns aux autres dans un état d'esprit, sont ceux d'identitéet de diversité,de convenancet de disconvenance,d'intérieur

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