Kant, Emmanuel (1724-1804). Critique de la raison pure. 1869

324 ANALYTIQUE TRANSCENDENTALE tels qu'ils doivent être représentés comme objets de l'ex- tels qu'ils doiventêtre représentés, commeobjets de l'ex- périence, dans l'enchaînementgénéral des phénomènes,et non pas suivant ce qu'ils peuvent être en soi, indépen- damment de toute relation à une expériencepossible et partant aux sens en général, ou comme objets de l'en- tendement pur. En effet cela nous demeurera toujours inconnu, et même nous ne savons pas si une telle con- naissance transcendentale (extraordinaire) est possible en général, du moinscommeconnaissancesoumiseà nos catégories ordinaires. L'entendementet la sensibiliténe peuvent chez nous déterminer d'objets qu'en s'unissant. Si nous les séparons,nous avonsalors des intuitionssans conceptsou des conceptssans intuitions, et dansles deux cas des représentations que nous ne pouvons rapporter à aucun objet déterminé. Si, après tous ces éclaircissements,quelqu'un hésite encoreà renoncerà l'usagepurement transcendental des catégories,qu'il essaiede s'enservir pourquelqueassertion synthétique.Je ne parle pas desassertionsanalytiques,car ellesnefontpasfaireun pas deplusal'entendement,etcomme celui-ci n'est occupéque de ce qui est déjà pensé dans le concept, il laisseindécisela questionde savoirsi ceconcept se rapporte en soi à des objets ou s'il signifie seulement l'unité de la pensée en général (laquelle fait compléte- ment abstractionde la mauière dont un objet peut être donné) il lui suffitde connaître ce qui est contenu dans son concept, et il lui est indifférentde savoir à quoi ce concept lui-mêmepeut se rapporter. Mais que l'on fasse cet essai sur quelque principe synthétique et soi-disant transcendental, tel que celui-ci tout ce qui est existe comme substance ou comme détermination inhérente à la substance, ou celui-ci tout ce qui est contin-

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