Kant, Emmanuel (1724-1804). Critique de la raison pure. 1869

314 ANALYTIQUE TRANSCENDENTALE et il n'a point d'objet déterminé, ni même d'objet déter- minable quant à la forme. Il suit de là que la catégorie pure ne suffit pas non plus à former aucun principe synthétique à priori, que les principes de l'entendement pur n'ont qu'un usage empirique et jamais un usage transcendental, et que, en dehors du champ de l'expé- rience possible,il ne peut y avoir de principessynthéti- ques à priori. Il peut donc être sage de s'exprimer ainsi les caté- goriespures, sans les conditions formelles de la sensi- bilité, ont une significationpurement tr anscendentale; mais elles n'ont pas d'usage transcendental, cet usage étant impossible en soi, puisque toutes les conditions d'un usage quelconque(dans les jugements) leur man- quent, à savoirles conditionsformellesde la subsomption de quelque objet possible sous ces concepts. Comme ( à titre de catégories pures) elles ne doivent pas avoir d'usage empirique, et qu'elles n'en peuvent pas avoir de transcendental, il suit qu'elles n'ont aucun usage quand on les isole de toute sensibilité, c'est-à-dire qu'elles ne peuvent être appliquéesà aucun objet possible; ellessont plutôt la forme pure de l'usage de l'entendementrelative- ment aux objets en général et à la pensée, sans qu'on puissepar leur seul moyenpenser ou déterminer quelque objet. Il y a cependant ici au fondune illusion qu'il est dif- ficile d'éviter(a). Les catégories ne tirent pas leur origine ( a) Ce passage jusqu'à l'alinéa qui commence ainsi Si je retranche toute pensée, etc., a remplacé dans la seconde édition celui que voici « On appelle phénomènes des manifestations que nous concevons comme des objets en vertu de l'unité des catégories. Que si j'admets des choses qui soient simplement des objets de l'entendement, et qui

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