Kant, Emmanuel (1724-1804). Critique de la raison pure. 1869
PHÉNOMÈNES ET NOUMÈNES 313 résultat de montrer que l'entendement ne peut faire à priori autre chose que d'anticiper la forme d'une expé- rience possible en général, et que ce qui n'est pas phé- nomènene pouvant être un objet d'expérience,il ne peut jamais dépasser les bornes de la sensibilité, en dehors desquelles il n'y a plus pour nous d'objets donnés.Ses principes sont simplement des principes de l'exposition des phénomènes,et le titre orgueilleuxd'ontologie dont se pare la sciencequi prétend donner, dans une doctrine systématique,des connaissancessynthétiquesà priori des chosesen général(par exemplele principe de la cusalité), doit faire place au titre modeste d'analytique de l'enten- dement pur. La pensée est l'acte qui consisteà rapporter à un objet une intuition donnée.Si la nature de cette intuition n'est donnéed'aucunemanière,l'objetest alors simplementtrans- cendental, et le conceptde l'entendementn'a qu'unusage transcendental,c'est-à-dire qu'il n'exprimeautre choseque l'unité de la pensée de quelquechosede diversen général. Au moyen d'une catégoriepure, où l'onfaitabstractionde toute conditionde l'intuition sensible, c'est-à-dire de la seuleintuition qui soit possiblepour nous,onne détermine donc aucunobjet, mais on exprime, suivant divers modes, la pensée d'un objet engénéral. Il faut encore,pour faire usage d'un concept, une fonctiondu jugement celle par laquelle un objet lui est subsumé,par conséquentla con- ditionau moinsformellesous laquellequelquechose peut être donné dans l'intuition. Si cette conditiondu juge- ment (le schème)manque,toute subsomptionest impos- sible, puisque rien n'est plus donné qui puisse être subsumésousle concept.L'usagepurement transcenden- tal des catégories n'est donc pas dans le fait un usage,
Made with FlippingBook
RkJQdWJsaXNoZXIy MTc5ODk=