Kant, Emmanuel (1724-1804). Critique de la raison pure. 1869

DE LA RAISON PURE XV Distinetion de la logique transcenden- tale et de la lo- gique générale. Division de la logique trans- cendentale en analytique et dialectique. faut à la connaissance une matière: c'est la sensibilité qui la lu fournit; mais il faut aussi que cette matière, pour devenir uni connaissance digne de ce nom, soit ramenée à certains concept! et par là rendue intelligible, et c'est là l'œuvre de l'entendement Celui-ci n'est donc pas moins indispensable que celle-là à la con- naissance humaine (v. p. 110-112). Or il s'agit de soumettre l'entendement à une analyse sem. blable à celle qui vient d'être faite sur la sensibilité, c'est-à-dire d'en dégager tout ce qui est à priori, et de déterminer par là la valeur et la portée des éléments qui lui sont dus. C'est ce travail que Kant désigne sous le nom de Logique transcendentale, comme ii a désigné le précédent souscelui d'Esthétique transcendentale. La logique transcendentale se distingue de la logique géné- rale, en ce que celle-ci fait abstraction dans la connaissance de son origine et de son contenu, ou de tout rapport aux objets, pour ne considérer que sa forme logique, la forme de la pensée en général (v. p. 115), tandis qne la première a uniquement pour but de déterminer l'origine, l'étendue et la valeur objective des concepts à priori, ou des éléments purs de lu pensée. Elle se distingue aussi par là de cette partie de la logique générale ( la logique appliquée) qui tire de l'expérience psychologique les principes qu'elle donne pour règles à l'entendement (moyens d'éviter l'erreur, de diriger l'attention, etc.); la logique trans- cendentale n'emprunte rien à l'observation elle doit être cons- truite tout à fait d priori. Avant d'en entreprendre l'étude, Kant y trace une division qui a une très-grande importance dans sa philosophie, et que nous indiquerons aussi d'avance avec lui. Cette division corres- pond à celle que l'on introduit d'ordinaire dans la logique géné- rale, sous les titres d'analytique et de dialectique; mais tandis que, dans la logique générale, elle est purement sophistique, elle est ici tout à fait fondée. La logique générale, en exposant, sons le titre d'analytique, les règles universelles et nécessaires de la pensée, considérée dans sa forme ou abstraction faite de tout contenu, fournit dans ces règles mêmes des critériums de la vérité: tout ce qui est contraire à ces règles est faux, puisque l'entendement s'y met en contradiction avec lui-même; mais précisément parce qu'elle ne s'occupe que de la forme de la pensée, et qne la pure forme

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