Les Sources Inconscientes de la Misogynie - Gabrielle Rubin
LES SOURCES INCONSCIENTES DE LA MISOGYNIE il subirait un traumatisme qui le mènerait soit à des trou- bles graves, soit même à la mort *. 3. Psychologiquement : le ça de l'enfant qui ne de- mande qu'à se ré-unir avec sa mère (du corps de laquelle il vient à peine de se détacher) ne pourrait supporter la séparation sans l'aide du « moi » de sa mère, et ce n'est qu'avec la lente acquisition d'un « self » autonome qu'il y parviendra plus tard. Mais le fait que ce soit le moi de la mère qui modèle celui de l'enfant n'est pas de nature — on s'en doute - à simplifier le problème, et l'on conçoit aisément que la séparation mère/enfant ne soit pas chose facile. C'est même une des tâches les plus difficiles que nous ayons à accomplir et, en fait, nous n'arrivons presque jamais à l'accomplir pleinement. Or, cette tâche si difficile à mener à bien, c'est justement une des plus importantes pour l'humanité, car c'est son inachèvement qui a des conséquences apparemment aussi disparates que la psychose infantile, la misogynie, ou le fait que nul amour terrestre n'arrive jamais à nous satisfaire tout à fait. 11 est vital, pour nous, de prendre conscience de ce problème, parce qu'il contient la clé de quelques-unes de nos principales difficultés, c'est-à-dire de celles qui sont liées à notre désir d'attachement fusionnel avec la mère. Cet attachement excessif à la mère qui persiste — fût-ce à l'état de traces —, chez l'adulte, nous pouvons bien le comprendre car il a son origine dans l'enfance : pour l'enfant, la mère est tout, source de chaleur, de vie, * Voir chapitre xm. 44
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