Les Sources Inconscientes de la Misogynie - Gabrielle Rubin
LES SOURCES INCONSCIENTES DE LA MISOGYNIE fermée sur un être comparable aux plus évolués des insec- tes. Bien au contraire, les territoires moteurs ont été surpassés par des zones d'associations de caractère très différent qui, au lieu d'orienter le cerveau vers une spécia- lisation technique de plus en plus poussée, l'ont ouvert à des possibilités de généralisation illimitées'. » Autrement dit, au contraire des insectes, nous ne savons rien faire parfaitement, mais nous pouvons tout faire. Il semble que l'on puisse tenir pour favorable une non- spécialisation qui permet tout à la fois à l'humain d'être un « polytechnicien » et d'avoir une possibilité d'évolution théoriquement illimitée. Cette possibilité d'évolution est due au fait qu'il n'est pas bloqué par une adaptation parfaite et par là même 'imi- tatrice, mais aussi au fait que son évolution étant psychi- que, elle est infiniment rapide, libre et souple. A partir de l'hominisation, en effet, la plupart des acqui- sitions se sont trouvées intégrées, non au patrimoine héréditaire biologique, mais bien au patrimoine sociologi- que et phantasmatique. La plupart des auteurs sont d'accord pour dire que l'adaptation de l'homme à son environnement ne se fait pas par des mutations génétiques, mais par une évolution psy- chologique. Ainsi, Ruth Benedict écrit : « L'animal humain n'ac- quiert pas naturellement, comme l'ours, une fourrure polaire pour s'adapter, au bout de toute une série de géné- rations, au climat de l'Arctique. Il apprend à coudre lui- 1. Leroi-Gourhan, Le Geste et la Parole, Albin Michel, p. 168. 38
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