Les Sources Inconscientes de la Misogynie - Gabrielle Rubin
        
 CONCLUSION trouverait davantage pour être chef d'Etat, P.-D. G., ou général d'armée ; et pourtant, c'est comme dominatrices qu'elles sont vécues. Une seule explication semble rendre compte de ce fait : on plaque sur la femme le masque de la Phantasmère toute-puissante, envahissant d'un amour terrifiant et troublant sa pauvre victime à moitié consen- tante. Or l'amour que l'on porte à la Phantasmère est infan- tile, c'est un amour-fusion ; aussi peut-on penser que tant que l'on cherchera l'amour fou, tant que l'amour fou nous sera présenté comme un modèle, c'est la Phantasmère que l'on trouvera au terme de la quête. Ce modèle maternel est tellement ancré en nous que bien des femmes finissent par lui ressembler. Ce n'est pas l'unique raison pour laquelle existent des viragos, des femmes fatales et des ménagères collantes, mais c'en est une certainement. On le voit clairement dans un livre comme celui de Philip Wylie : Generation of Vipers, où il donne la des- cription — au vitriol — de la célèbre « Mom » améri- caine « Déguisée en " chère vieille mère ", et en " petite mère chérie ", en " maman adorée ", en " maman qui t'adore ", etc., elle est l'épousée de tous les enterrements et le cadavre de tous les mariages. Les hommes ne vivent que pour elle, ne meurent que pour elle, deviennent fous d'elle et murmurent son nom en exhalant leur dernier soupir ". » Avouons qu'il est difficile de faire mieux quant à l'assimilation femme/Mère, et que ces hommes qui ne vivent et ne meurent que pour elle, et qui sont fous d'elle, 17. Philip Wylie, Generation of Vipers, p. 194. 329
        
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