Les Sources Inconscientes de la Misogynie - Gabrielle Rubin

LES SOURCES INCONSCIENTES DE LA MISOGYNIE mois, il lui avait fait subir toutes les avanies que son esprit pervers pouvait lui suggérer ; mais maintenant il commençait à se lasser de son inertie... De la merveilleuse fée du livre d'images, ils avaient fait ce cadavre am- bulant ". » Car Slim n'est pas un être autonome, il n'est que l'appendice de sa Mère, de la Grande Déesse. C'est 'sa mère, M'man Grisson qui « détient, en fait, les rênes du pouvoir : sans elle, Slim n'aurait été bon à rien " ». Slim est entièrement la « chose » de sa mère, une chose qui ne sait que lui obéir, et tuer. Comment en serait-il autrement, alors que M'man Grisson c'est l'ogresse, la Phantasmère ? : « M'man Grisson était énorme, obèse, adipeuse. Des ba- joues pendaient de chaque côté de son menton. Elle avait les cheveux teints d'un noir agressif, frisottés et ternes, et ses petits yeux brillaient : on aurait dit des éclats de verre inexpressifs... Ses bras de débardeur, striés de veines et comprimés par les mailles de la dentelle, ressemblaient à des boudins de pâte passés au laminoir. Sa force physi- que valait celle d'un homme. C'était une vieille femme hideuse, et tous les membres du gang, Slim compris, trem- blaient devant elle ". » Aussi, lorsque après l'entrée en scène de Miss Blandish — kidnappée par la bande — M'man Grisson a un instant l'impression que son fils va lui échapper (car, jusque-là, « Slim avait toujours eu peur des femmes. Elle l'avait vu grandir et elle était certaine qu'il n'avait jamais eu aucune expérience sexuelle ») elle invente une ruse inédite : elle 21. Pas d'Orchidées pour miss Blandish, p. 43. 22. Ibid., p. 43. 23. Ibidem, p. 56. 24. Ibidem, p. 188. 316

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