Les Sources Inconscientes de la Misogynie - Gabrielle Rubin
LES SOURCES INCONSCIENTES DE LA MISOGYNIE « Il n'est naturellement pas dans mon propos, écrit-il, de nier une incidence de l'érection sur l'organisme humain. Mais je repousse énergiquement un postulat qui fait de la station verticale du corps un primum agens, dont les carac- tères spécifiques du corps humain seraient les conséquen- ces directes ou indirectes... Ce n'est pas parce que le corps s'érigea que fut préparée la naissance de l'homme, mais parce que la structure prit un caractère humain que le corps s'érigea'. » On voit donc que pour Bolk, quelle que soit l'impor- tance de la station verticale pour l'espèce humaine, elle n'est que la conséquence profonde d'un changement struc- turel antérieur. Pour lui, ce qui a préparé, rendu possible l'hominisa- tion, c'est la paedomorphose c'est-à-dire la possibilité, à un stade avancé de l'évolution d'une espèce, de revenir jusqu'au stade foetal pour retrouver la souplesse créatrice de l'inachevé. Autrement dit, lorsqu'une espèce est parvenue à un degré de spécialisation tel qu'aucun progrès, sauf de détail, n'est plus possible (gérontomorphose), c'est à partir du foetus que se produit l'évolution qui donnera naissance à une nouvelle espèce ; ce n'est pas du stade adulte que se détache le nouveau rameau, mais de l'embryon. Ce serait donc la paedomorphose qui aurait permis l'apparition de l'homme à partir d'un ancêtre plus ou moins proche des simiens. En effet, pour frappantes qu'elles soient, les ressemblan- ces entre les singes adultes et les hommes sont bien moins 3. Bolk, Le Problème de la genèse humaine, Revue Française de Psychanalyse, 1961, p. 247. 32
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