Les Sources Inconscientes de la Misogynie - Gabrielle Rubin
LES SOURCES INCONSCIENTES DE LA MISOGYNIE d'être les dévorateurs : lorsqu'ils partent, les adolescents ont la ferme intention d'être vainqueurs, de maîtriser la planète, de violer ses secrets, de la violer... et c'est lorsqu'ils ne peuvent plus retourner en arrière, après avoir levé la barrière de l'interdit, qu'ils s'aperçoivent qu'ils ne sont pas les plus forts. Une fois de plus, le combat était truqué, et les dés pipés. Ils n'avaient, dès le départ, aucune chance : comme toujours, la Phantasmère est la plus forte ! Le troisième récit, Planète ma mie g, est à ranger dans la même catégorie de « mère dévorante », quoique ici la dévoration soit d'une autre nature. Dans cette nouvelle, le héros est amoureux d'une pla- nète tout entière. Elle le lui rend bien, et lorsqu'un autre cosmonaute se pose sur elle, pour éviter que son enfant/ amant ne soit jaloux (de ce petit frère ?) elle suscite mons- tres et catastrophes jusqu'à l'élimination du nouveau venu. Contrairement aux nouvelles précédentes, celle-ci finit sans violence : après la disparition de l'intrus, la planète et le cosmonaute vivent heureux. Si l'on peut appeler « vi- vre heureux » pour un humain, le fait d'être totalement isolé de ses semblables, d'avoir une existence sans activité, sans créativité, totalement fondue dans l'amour de sa planète-mère. Ces nouvelles, malgré des formes différentes, ont un noyau commun : elles nous montrent une image mater- nelle toute-puissante. Ainsi voyons-nous la maison de Et le temps ne s'écoula pas se faire séductrice ou sévère pour 8. Maurice Limat, « Planète ma mie », Fiction, Ed. Opta. 256
Made with FlippingBook
RkJQdWJsaXNoZXIy MTc5ODk=