Les Sources Inconscientes de la Misogynie - Gabrielle Rubin

LES SOURCES INCONSCIENTES DE LA MISOGYNIE montrer leur postérieur, leurs testicules et leur pénis en érection ; après quoi « ils s'éloignent un peu, en courant vers leur emplacement habituel qu'ils marquent avec de l'urine 1 ». Ce comportement est la manifestation qui sert à maté- rialiser les limites du territoire, et donc une affirmation de puissance : le singe signifie à ses adversaires qu'il a de quoi marquer son territoire. Sous-entendu : si je le marque, c'est que j'ai l'intention et la possibilité de le défendre. C'est le but de tout marquage de territoire, que ce soit par le chant (les oiseaux), par l'urine (pour les mammifè- res), ou par les clôtures (chez les humains). Cette symbolisation de la défense du territoire par le pénis est si nette, que chez les « Vervets, les Babouins et beaucoup d'autres singes..., ceux qui montent la garde sont toujours assis en tournant le dos à leur groupe, et exposent ainsi nettement leurs organes sexuels, qui sont chez ces animaux d'un coloris très marqué. Si un étranger approche, le pénis entre en érection 2. » On voit donc que, pour les singes, le pénis signifie puissance, celle qui permet de s'approprier et de garder un territoire. Il ne faut pas penser que — sur ce point précis du moins —, les hommes soient très éloignés des singes. Dans la Grèce antique, par exemple, il existait des colonnes, dites « Hermès phalliques », qui étaient composées d'une tête, soutenue par un tronc sans membres, mais orné d'un énorme phallus en son milieu. 1. Irenails Eibl-Eibesfeldt, Ethologie, Ed. Naturalia & Biologia, p. 449. 2. Eibl-Eibesfeldt, op. cit., pp. 449 et 450. 188

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