Les Sources Inconscientes de la Misogynie - Gabrielle Rubin
LES SOURCES INCONSCIENTES DE LA MISOGYNIE s'opèrent par la lignée utérine. Mais dans de telles sociétés, la femme, dans la mesure où elle échappe à l'autorité paternelle ou maritale, subit celle de son oncle ou de son propre frère ". » Il en est bien de même chez nous ; on connaît le rôle politique qu'ont joué Catherine de Médicis ou Madame de Pompadour, et on sait bien aussi que, dans tel ménage, c'est Madame qui porte la culotte. Mais, d'une part, ce sont des faits ponctuels, rares, limi- tés dans le temps ; et d'autre part, ce pouvoir ne s'exerce que par une emprise occulte, anormale, sur le véritable détenteur de la puissance ; cé pouvoir peut être remis en cause à chaque instant, sur simple décision de son posses- seur légal. Ce n'est donc, dans un cas comme dans l'autre, et suivant des modalités différentes, qu'un pouvoir de se- conde main que détiennent les femmes. Même dans les sociétés polyandres, il en est ainsi ; on aurait pu croire cependant que, là où il y a une seule femme pour plusieurs maris, elle doit occuper une place prépondérante et que — sans aller jusqu'à régner en despote sur son harem —, elle aurait pu être le chef de famille. Mais, même chez ces peuples-là, c'est l'homme qui détient le pouvoir. Dans un rapport qui date de 1889, Georges Raynaud écrivait : « Chez les Todas de Nil Gherris, le fils aîné choisit une épouse. A mesure qu'ils seront majeurs, les cadets auront droit conjugal sur elle... 6. E. E. Prithchard, La Condition de la Femme dans les sociétés primitives, p. 43. 22
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