Les Sources Inconscientes de la Misogynie - Gabrielle Rubin

LES SOURCES INCONSCIENTES DE LA MISOGYNIE bien de la « mauvaise mère » que l'on doit assurer la victoire : de la Nature froide, hostile, impitoyable ; de ce qui, pour nous, représente la « mauvaise mère », mais que lui aime et admire. Il n'est pas utile, je pense, de rappeler la haine que le nazisme avait pour les intellectuels : « quand j'entends parler de culture, je sors mon revolver », disait Geiring ; ni les autodafés de livres, ni les persécutions contre tous ceux qui essayaient de réfléchir en Europe. Car l'homme hitlérien a le devoir de choisir la fusion contre l'autonomie ; la masse contre l'individu ; pour Hitler, « serait au plus haut point humaine la tendance à la perte de l'individualité, à la dissolution de l'individu dans la masse 36 ». Qui ne se rappelle encore les foules immenses et fana- tisées qui écoutaient les discours d'Hitler, et la véritable fascination (exclusive de tout rationalisme) qu'il exerçait sur elles ? D'ailleurs, lui-même écrit : « L'image sous toutes ses formes, jusqu'au film, a encore plus de pouvoir... Là, l'homme doit encore moins faire intervenir sa raison. » « Dans tous les cas, il s'agit de l'affaiblissement du libre arbitre » ; le matin, les hommes résistent plus facilement, « mais le soir ils succombent à la force dominatrice d'une volonté plus puissante » ; et enfin : « il se sent entraîné par l'action puissante de la suggestion collective et l'en- thousiasme de trois à quatre mille hommes ; ... il tombe sous cette influence miraculeuse que nous appelons la suggestion de la masse... il est devenu le membre d'une communauté " ». 36. G. Mendel, op. cit., p. 261. 37. Cité par G. Mendel, p. 250. 164

RkJQdWJsaXNoZXIy MTc5ODk=