Les Sources Inconscientes de la Misogynie - Gabrielle Rubin
LES SOURCES INCONSCIENTES DE LA MISOGYNIE de modèle acceptable auquel se référer : même dans les sociétés les plus égalitaires, l'égalité n'existe pas. Point n'est besoin de décrire nos sociétés occidentales ; chacun sait la place médiocre qu'y tiennent les femmes, et quantités de livres, d'articles de journaux, de conférences, ont démontré, chiffres et statistiques à l'appui, l'ampleur du problème. Tout le monde sait aussi, peu ou prou, quelle est la place de la femme dans la société musulmane ou la société indienne, dans la société sud-américaine ou la société japonaise : certes pas la meilleure. Mais ce qui est le plus étrange, c'est que, partout dans le monde, aussi bien dans les sociétés hautement indus- trialisées que dans les sociétés tribales, dans les sociétés patriarcales que dans les matriarcales, dans les sociétés po- lygames que dans les polyandres, il est impossible de trou- ver un exemple d'organisation où l'homme et la femme soient à égalité. II existe toutes sortes de structures sociales ; chez les Zuiii, par un exemple (qui sont un peuple Pueblo), c'est à la femme qu'appartiennent la maison et les réserves de blé, et lorsqu'elle meurt, c'est à sa fille que reviennent tous ses biens. Malgré cela, la femme est considérée comme inférieure, car les Zufli sont un peuple essentiellement religieux, et la majorité des hommes d'âge adulte consacre à la religion la plus grande partie de son temps. II y a chez ce peuple deux sortes de religieux : les Kachinas, et les prêtres Kachinas — qui sont des hyper- saints — mais pas de prêtresses d'aucune sorte. Qu'importe aux Zufd d'abandonner les biens matériels 20
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