Les Sources Inconscientes de la Misogynie - Gabrielle Rubin
LES SOURCES INCONSCIENTES DE LA MISOGYNIE quelconque dans le culte à peine commençant de la Grande Déesse 9 ». La Grande Déesse est donc tout d'abord vénérée seule, puis avec un compagnon qui lui est subor- donné. En effet, « bien qu'à partir du Néolithique les emblèmes phalliques aient été de plus en plus répandus, le principe maternel, qui en son temps s'incarna dans la Déesse Mère, ne cessa pas d'occuper la première place dans ce culte, principalement en Asie occidentale, en Crète et en Eglide, où le Dieu masculin était subordonné à la Déesse " ». Certes, la chronologie du processus n'est pas identique partout : les différentes phases ont lieu plus ou moins tôt, elles peuvent prendre des formes légèrement diffé- rentes suivant les régions. Par exemple aux Indes, dans la culture Harapa, qui date du troisième millénaire avant notre ère, donc de 4 à 5 000 ans postérieure à la coupure néolithique européenne, on rencontre des Lingas (phallus) auprès des Yonis (vul- ves), mais cependant ce n'est que beaucoup plus tard qu'on trouvera la Déesse non plus seule, mais accompagnée d'un époux. Il y a donc là un décalage dans le temps par rapport à l'Europe et à la Syro-Palestine ; mais ce qui est impor- tant, c'est que, là comme ailleurs, la première divinité connue ait été la Grande Déesse. De la vallée de l'Indus au bassin de la Méditerranée, dans l'Europe occidentale comme au Japon (étudié un peu plus loin) ce sont les stades les plus anciens de la 9. E. O. James, Le Culte de la Déesse Mère, Payot, p. 20. 10. E. O. James, op. cit., p. 13. 142
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