Memento - Les EMI

Par contre le problème avec le cas de Pamela Reynolds, et c’est le cas de toutes les expériences, on ne sait jamais dire la temporalité. On ne sait jamais dire quand la personne a eu son expérience. Est-ce que c’est juste avant que ça se complique pour elle au niveau de son cerveau, ou c’est tout de suite après, ou c’est une anesthésie qui a mal tourné, donc il y a une conscience qui a été préservée. C’est juste ici, pour montrer qu’il faut vraiment être extrêmement prudent dans la recherche et c’est ce qui a fait que pour les recherches pour les expériences de mort imminente ont mis autant de temps à être prises au sérieux, car ça fait seulement une dizaine d’années que ça commence à être pris au sérieux. C’est justement ces cas là de médecins qui se disent scientifiques et qui disent : “et bien voilà moi j’ai la preuve que le paradis existe alors qu’en réalité ils n’ont pas vraiment de preuve”. Alors moi je veux bien croire à tout, mais il faut avoir des méthodes pour mesurer un phénomène et ne pas exposer ses croyances en disant voilà c’est comme ça. Et donc je pense que depuis les 10 dernières années, on assiste vraiment à un changement de paradigme, où là, les gens disent voilà, c’est sérieux, c’est une expérience physiologique qui se produit chez des millions de gens et il faut prendre ça au sérieux ; et on doit ça à ces personnes-là, et à la recherche, et à la médecine d’étudier rigoureusement ces expériences. Donc dans le cas de Pamela Reynolds, Michael Sabom qui relate l’expérience dans son livre dit explicitement que les expériences auditives se sont produites pendant que Pamela avait un EEG plat, mais en fait on n’a aucune idée de quand ça se serait produit et quand elle a perçu des médecins parler, et tout cela, ce serait plus au début ; donc selon ce qu’elle a entendu, c’est au début de la préparation de la patiente pour l’opération et donc, ça ne se serait pas produit, comme les auteurs le disent, pendant la phase d’EEG plat. Depuis le début des années 2000, je demande aux chirurgiens qu’ils m’envoient les cas de patients qui ont fait la même chose que Pamela Reynolds et jusqu’à maintenant sur les 6 cas que j’ai eus, il n’y a personne qui a des souvenirs de cette opération. Là ce qu’on pense donc, pour le cas Pamela Reynolds, c’est qu’au début, l’anesthésie n’était pas assez profonde, qu’il y a eu des perceptions auditives et le cerveau ne peut pas s’en empêcher : on entend un bruit, on fait une reconstruction, une image mentale à partir du bruit qu’on entend. Donc c’est dans une salle d’opération et on se fait un peu une idée de ce qui pourrait se passer autour de nous. Donc ça reste un cas où on n’a pas de preuve de ce qu’elle raconte. Donc oui, c’est extraordinaire ce qu’elle raconte, c’est plein de détails, c’est riche et tout ça, mais il faut juste être prudent et dire : voilà il y en a plein qui disent qu’elle était morte ; mais non c’est pas le cas. Elle subissait une opération et si ça se trouve l’expérience de

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