Memento - Les EMI
        
 un état de confusion et d'urgence. On ressuscite la personne, etc., et en fait, pendant tout ce temps-là, il y a un panneau au-dessus du patient qui est là uniquement au cas où la personne dans cet état d'anxiété abominable sortirait de son corps et éventuel- lement jetterait un œil sur ce panneau pour rapporter ce que c'est ! Naturellement, vu les circonstances, personne n'a demandé le consentement du patient pour participer à ce qui est une expérience de parapsychologie dans un cadre hospitalier. Il n'y a pas de consentement, ni du patient ni de la famille, possible dans un état d'urgence comme celui-là. On peut obtenir une signature après coup, mais enfin, dans le fond l'expérience a pour ainsi dire, déjà été faite. Il existe, dans un bâtiment hospitalier, généralement spécialisé dans les urgences et dont le but est de sauver des vies, il existe des accessoires qui sont destinés à de la recherche purement spéculative et purement parapsychologie. On est dans un cadre parapsycho- logique qui est l'équivalent des expériences de télépathie où on demande aux gens de détecter ce qui se cache derrière une carte. Sauf que là, la personne va probablement mourir en fait statistiquement. Donc moi, l'aspect éthique de cette question me frappait vraiment énormément. J'ai beaucoup réfléchi à ça quand les sceptiques comme Suzanne Blackmore et Chris French, que, ça va sans dire, j'admire énormément (ce sont des gens qui m'ont beaucoup inspiré notam- ment Suzanne Blackmore et son livre sur les sorties du corps et les expériences de mort imminente ; c'est quelqu'un qui m'a beaucoup orienté dans ma propre carrière en fait), s'enthousiasment pour cette recherche :" oui, on va enfin pouvoir savoir si oui ou non, les gens voient des cibles" ; et Chris French dit pareil " c'est très bien cette recherche, etc.". Et moi, il me semblait que c'était un peu naïf comme ça. C'est très bien d'obtenir des données et d'étudier les choses, comme ça, de manière détachée, objective, etc., mais il y a des limites quand même ; et je ne pense pas que ce soit éthique de faire une recherche a priori frivole, puisqu'il s'agit d'écarter l'hypothèse nulle que les gens ne sortent pas en fait réellement de leur corps quand ils sont proches de la mort. Donc c'est quelque chose qui est frivole, qui est futile, qui repose sur la littérature occulte en fait, et sur rien d'autre. Et, que ça, ça entre dans un établissement hospitalier, je faisais l'analogie directement avec les tentatives du dessein intelligent, avec les créationnistes d'entrer dans les salles de classe, juste pour dire que dans le fond on examine les questions selon toutes les approches possibles et, en titre, c'est : "the controversy" ; on enseigne qu'il y a des contro- verses sur toutes ces questions ! Donc là, on étudie la controverse avec des gens qui sont au seuil de la mort, ça me paraissait complètement inacceptable. Je faisais une autre analogie : à ce titre, on pourrait faire la même chose avec les mêmes patients et au lieu d'avoir des cibles, on aurait une sorte de mécanisme, une balance en quelque sorte, qui mesurerait le poids du corps au moment de la mort comme ça avait été fait au début du XXe siècle, si je m'en rappelle bien, où on chercherait à examiner si,
        
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