Memento - Les EMI

pas morts. Or, la sortie du corps tel qu'elle est décrite par les gens qui la vivent implique une élé- vation de la conscience de soi et une sortie du corps physique, et une perspective visuo spatiale détachée du corps physique, et centrée sur cette perspective élevée, typique- ment juste en dessous du plafond. La personne est en dessous du plafond, elle flotte dans l'air, elle perçoit son environnement direct, de cette perspective-là. Évidemment, si le corps physique est censé être désactivé, c'est-à-dire inconscient, éventuellement même cliniquement mort, et si la personne à cet instant précis est capable de rapporter des perceptions centrées sur sa perspective élevée, on aura une preuve que la personne n'a pas juste eu l'hallucination de sortir de son corps, mais qu'elle était bel et bien en dehors de son corps. Et ça, c'est beaucoup d'anecdotes dans la littérature, où des patients effectivement rapportaient d'avoir vu des choses qu'ils étaient censés ne pas pouvoir voir autrement, y compris dans des pièces adjacentes ou même dans le toit du bâtiment hospitalier, ou éventuellement ailleurs en ville ou même ailleurs dans l'univers. Enfin, il y a des voyages astraux aussi ou des personnes voyagent d'une chambre à l'autre, d'une ville à l'autre, etc. Bon, les anecdotes, c'est très bien, mais est-ce qu'on pourrait prouver ça ; donc l'idée c'était de mettre des panneaux si possible en dessous du plafond, que la personne ne pourrait voir que si elle était réellement en train de flotter à cet endroit-là ; elle pourrait voir ces panneaux et les décrire. Sam Parnia décrit ce projet en grande pompe. Il fait des communiqués de presse, on va entamer une recherche multicentrique, etc. il y a à peu près quatre ou cinq ans de ça. Bon, on attend toujours les résultats. Mais je vous fais une prédiction : tout ça, ça ne mène absolument à rien. Il n'y aura pas d'article, il n'y aura pas de publication, pas de preuve de rien, ça n'aboutira pas. Et la plupart des parapsychologues, et la plupart curieusement des croyants ou des dualistes, n'ont absolument aucun espoir dans cette recherche, en particulier qu'il n'aime pas pour d'autres raisons. Pour eux, Sam Parnia est trop sceptique, ce qui est quand même assez ironique dans le genre. Et moi, en suivant ça, il y a quelque chose qui m'a frappé. Il se trouve que je suis clinicien. J'ai travaillé dans un hôpital et je travaille encore occasionnellement à l'hôpital. Je fré- quente des patients, des malades, je suis confronté à la douleur, à la souffrance, à la peine des malades et de leur famille, etc., et je vois la chose sous cet angle là quoi. C'est-à-dire que j'imagine une personne qui a un arrêt cardiaque, qui est hospitalisée dans un état épouvantable de chaos, d'anxiété ; vous voyez comment c'est une ressuscitation dans ce cadre-là. Je veux dire, c'est un peu comme dans les séries quand même : on engouffre la personne, tout le monde court dans tous les sens, etc., on essaie de ressusciter la per- sonne pour la garder en vie, puisque je rappelle encore que la plupart des gens qui ont un arrêt cardiaque meurent de cet arrêt cardiaque. Donc il s'agit d'agir très vite dans

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