Memento - Les EMI

debunking essentiellement, de démolir ces arguments. Et ce qui s'en est suivi, c'est une sorte de chasse comme ça, au cas par cas, de chaque élément rapporté par ces cher- cheurs en expériences de mort imminente : donc, comment expliquer que la personne a l'impression d'être dans un état de bien-être alors qu'elle est en grand danger, ou en grand état de douleurs, ou sur une table d'opération, etc. Bon, d'emblée, une explication en termes d'endorphines, semblait faire sens quoi puisque c'est quelque chose que l'on connaît de la part de la recherche ; donc une libération d'endorphines qui crée une sorte d'état de bien-être. On connaît bien dans la recherche en général, mais surtout dans la recherche sur les addictions et les drogues qu'on pouvait créer un état de bien-être comme ça. La perception d'entrer dans un tunnel et de voir une lumière pouvait s'expliquer par une sorte de désinhibition, soit au niveau de l'œil, de l'élargissement de la pupille, soit au ni- veau du cortex visuel sous la forme d'une sorte de désinhibition progressive des cellules nerveuses en cercle concentrique, comme ça, dont le corrélat conscient et visuel serait une sorte d'expansion lumineuse qui expliquerait la lumière, etc., etc. Donc, on pouvait prendre chaque cas, chaque élément d'une Near Death Expérience et lui donner comme ça un vernis, un tissu plutôt terrestre, immanent et matérialiste. Mais ce que je signalais c'est que cette approche là, elle court après celle qui est fournie par les croyants, les survivalistes, les dualistes, qui ont eux-mêmes établi ce qu'était une expérience de mort imminente ; qui ont eux-mêmes décidé en quoi elle était intéres- sante pour leur propres théorie et projet à eux et qui, en fait, ont fourni cette espèce de prototype qui est rentré dans la culture populaire, de ce que c'était que les expériences de mort imminente. Et de la part des sceptiques, on a simplement une sorte de course après d'autres cher- cheurs plutôt que la tentative de se réapproprier la question, et éventuellement de la redéfinir et de lui donner une sorte d'attrait qui soit approchable par la recherche et non pas par la simple proposition d'hypothèses ou d'explications alternatives à ce que d'autres ont déjà proposé avant. C'est quelque chose qui aurait tendance à se développer et qui me paraît beaucoup plus constructif. Mais la plupart des gens, à mon avis, ne vont pas vraiment assez loin. Moi, je proposerais de complètement retourner la situation, de redéfinir entièrement ce qu'est Near Death Experience, si possible de trouver un autre nom, de se débarrasser de „Near Death Expérience“, qui est désormais trop connoté et puis qui est entrée dans la culture populaire. Ça pose des problèmes pour la recherche parce que les gens savent, enfin pensent savoir ce qu'ils sont en droit d'attendre du passage dans l'au-delà ; ça pose un problème puisqu’il y a une attente, il y a une „pré attente“ de ce que c'est. Donc ça peut orienter des témoignages, etc. Vous voyez un peu le problème. Doncmon approche, c'était celle de reconsidérer la chose

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