Memento - Les EMI

déformées, etc., mais qui ne rentre pas dans ce cadre, de ce qui a été décidé comme étant une Near Death Experience. Quand vous êtes proches de la mort, vous pouvez avoir une Near Death Experience telle qu'établie par Raymond Moody, vous pouvez n’avoir rien, mais vous pouvez avoir d'autres expériences plutôt désagréables, des expériences bizarres, des expériences qui ressemblent à un rêve, des expériences qui ressemblent à des hallucinations confuses, etc. Évidemment, tout ça, ça ne rentre pas dans le cadre, donc on dit : ça n'est pas une expé- rience de mort imminente, puisqu'on a décidé qu'une expérience de mort imminente, c'était ce que Raymond Moody en avait dit. C'est pour ça que j'ai proposé au Skeptic qu'il fallait fournir une nouvelle définition qui nous permette de travailler en fait, en tant que chercheur et en tant que théoricien, d'y voir un petit peu plus clair là-dedans quoi. Ça ne peut pas être tout et n'importe quoi. Dans n'importe quelle circonstance, sur la base d'une expérience qu'on a déjà décidé qu'elle devait être précisément ce qu'on étudie. Je ne sais pas si vous voyez ce que je veux dire. Jean Michel Abrassart Oui oui bien sûr je crois que c'est un point très intéressant effectivement, pour enchaî- ner, quand on lit la littérature para psychologique, on a rapidement l'impression que la grande majorité des chercheurs qui font activement de la recherche sur les expériences de mort imminente ne sont pas des sceptiques, enfin sont des tenants des explications dualistes ; ils annoncent la fin du matérialisme, ou du paradigme matérialiste, et dans ton article tu évoques ce fait-là aussi, le fait que les sceptiques ont une approche un peu réactive qu'ils ne font que contre argumenter les tenants, mais qu'ils ne font pas eux-mêmes de la recherche sur ces sujets-là. Qu'est-ce que tu penses de l'état actuel du débat, comment le perçois-tu ? Sébastien Dieguez Oui c'est tout à fait juste, c'est quelque chose qui avait été soulevé déjà dans les années 90 par Suzanne Blackmore que le sujet lui-même, on comprend pourquoi, est attirant et intéressant pour des gens qui ont un biais survivaliste ou dualiste à la base. C'est tout à fait compréhensible. Et, on comprend aussi pourquoi, à partir de là, les scientifiques, disons, matérialistes ou naturalistes, s'en soient méfiés, s'en soient éloignés. Donc bon, ça, c'est relativement compréhensible comme situation. Mais le souci que je soulevais, c'est précisément l'attitude, l'approche sceptique, et, disons scientifique naturaliste, qui est venue après coup, c'était de donner une explication à ces faits rap- portés par des observateurs, ou des chercheurs plutôt dualistes, dans une attitude de

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