Sonnets - Cochonfucius

L’univers nocturne Le conte ne dit pas quelle première phrase Murmure à son éveil la belle au bois dormant, Ni ce que lui répond son cher prince charmant. Pas grand-chose sans doute, un propos sans emphase. Le sommeil prolongé qui procure la base De ce curieux récit, presque un petit roman, A la vie de la belle apporte un ornement, Car il suspend le temps comme fait une extase. Quels rêves faisais-tu au château endormi, Voyais-tu, dans le noir, les yeux de ton promis, Ou la mauvaise fée que son ire envenime ? Ainsi le quotidien fait de nous des dormeurs Dont l’esprit engourdi, comme du feu qui meurt, Rêve, confusément, qu’un prince le ranime.

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